Quand le bio rencontre le solaire
À Palézieux, la ferme de Christian Hockenjos, pionnier de l’agriculture bio, dispose d’un toit flambant neufmuni de 700 m2 de panneaux solaires. une projet réalisé grâce à un partenariat original que propose l’entreprise romande solstis, animée par l’objectif de «donner au monde l’énergie d’être durable».
En Suisse romande, Christian Hockenjos est un pionnier de l’agriculture bio. En 1993, bien avant que la vache folle et autres scandales alimentaires en fassent un mode de production solidement installé, le bio était son credo. Aujourd’hui sa ferme de Serix, à Palézieux, représente un domaine de quarante hectares que se partagent poules pondeuses et vaches laitières, céréales panifiables et plantes fourragères. L’agriculture y propose vente directe, auto-cueillette, et self-service. «Si je pratique l’agriculture bio, c’est par conviction personnelle, et non pour des raisons liées au marché.» Conviction et confiance, deux
mots clés dans la philosophie de ce professionnel, et qui expliquent sa démarche récente vis-à-vis de l’entreprise Solstis.
dans l’immédiat un toit neuf, dans 25 ans une installation photovoltaïque, le tout gratuitement
Il y a quelques mois, Christian Hockenjos évoque avec une connaissance travaillant chez Solstis la possibilité d’installer des panneaux solaires sur le toit de la ferme. «L’idée m’a tout de suite plu, nous avons déposé la mise à l’enquête dans la foulée!»
Un partenariat est alors mis en place entre M. Hockenjos et Solstis: l’entreprise du solaire photovoltaïque prend à sa charge les frais de l’opération – soit à la fois la réfection du toit et l’installation des modules solaires –, vend la production à Swissgrid, et dans 25 ans l’installation appartiendra à l’agriculteur.
«Cette manière de procéder nous permet de réaliser des installations photovoltaïques pour des personnes que cette technologie séduit, mais qui ne peuvent pas investir elles-mêmes», explique Jacques Bonvin, directeur associé de Solstis SA. La société l’a déjà expérimentée dans plusieurs fermes vaudoises, et devant le succès à chaque fois rencontré, va désormais l’exporter l’idée dans d’autres cantons. «Si le solaire peut aussi servir à cela, c’est tant mieux», confie Jacques Bonvin.
Consommation de 35 ménages
L’installation de Serix, 700 m2 pour une puissance de 97 kW, produit déjà l’équivalent de la consommation de 35 ménages, et Christian Hockenjos dispose d’un toit tout neuf.«Les travaux ont duré un mois, tout s’est bien passé et à l’arrivée tout le monde est satisfait. J’ai un toit tout neuf et qui est utile à quelque chose; je suis vraiment content que ce projet ait vu le jour.»
Une petite frustration toutefois: l’énergie produite par le toit de la ferme ne sert pas à alimenter la maison qu’il vient de bâtir. Mais Christian Hockenjos ne s’est pas contenté de regrets. Il a installé des panneaux solaires sur son habitation, une construction 100% bois et labellisée Minergie! (com)