Les véhicules sans chauffeur arrivent
L’association Ouestrail, qui, vendredi à Yverdon, a consacré son colloque annuel au développement des véhicules autonomes, n’est pas satisfaite des propositions de l’Office fédéral des transports (OFT) pour la prochaine tranche de crédits ferroviaires, et demande 13 milliards pour le rail, à l’heure où Londres investit 250 millions pour introduire les véhicules sans chauffeur dans sa cité.
Le ministre britannique des finances, Philip Hammond, devrait annoncer mercredi, lors de la présentation de son budget, des changements de réglementation permettant à l'industrie automobile sans chauffeur de faire circuler ses nouveaux véhicules d’ici 2021, selon des extraits du projet de budget diffusé dimanche par ses services.
L'arrivée des premières voitures autonomes sur les routes britanniques devrait permettre à l'industrie automobile sans chauffeur de générer 28 milliards de livres sterling (37 milliards de francs) d'ici 2035. Dans le même temps, la Suisse engage des sommes colossales dans la rénovation et l’agrandissement de son réseau ferroviaire…
L’OFT recommande de moderniser le tracé existant
Interrogé par le journal Le Temps, le président de l’association Ouestrail, Claude Hêche s’est dit insatisfait de la proposition de l’office fédéral des transports qui propose une enveloppe de 11,5 milliards. Selon l’association, cette somme n’inclut ni le doublement intégral du tunnel du Lötschberg, ni la construction d’une nouvelle ligne directe entre Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds. Claude Hêche demande de monter les crédits à 13 milliards de francs. Les arguments avancés tiennent compte du fait que la Suisse occidentale représente 40% du territoire national et des emplois et qu’elle devrait, logiquement recevoir 40% des crédits.
Des avancées technologiques prodigieuses
Le gouvernement britannique prévoit 160 millions de livres (209 millions de francs) pour déployer la 5G, technologie considérée comme nécessaire pour développer la voiture sans chauffeur, et un budget de 75 millions de livres pour financer le développement de l'intelligence artificielle. Sans aucun doute, le développement des véhicules autonomes va modifier les besoins en mobilité dans un avenir proche, à l’horizon 2030. Pour rappel, les premières voitures autonomes ont roulé quelques mois à Strasbourg en 2014 avant d’être envoyées à Lausanne, au sein de l’Ecole polytechnique fédérale (EPFL) pour les expérimenter sur le campus.
Les véhicules autonomes révolutionnent les transports publics
Des navettes autonomes relient depuis un an les grandes gares parisiennes. La plupart des constructeurs automobiles se préparent à présenter leur modèle de voiture autonome entre 2020 et 2023. Ces nouvelles technologies permettent d’imaginer de nouveaux scénarios pour les transports publics, notamment sur les lignes rurales mal desservies aujourd’hui, et à des coûts nettement inférieurs à ceux du rail. L’économie des salaires des chauffeurs, qui représentent 60% du coût d’exploitation, anime le débat. Plusieurs rapports prédisent la fin des transports publics en faveur de l’auto-partage, d’autres parlent d’une révolution, autant en ville qu’en zone rurale. Ce qui est certain, c’est qu’il faudra s’adapter. Pour autant, le train semble encore avoir de beaux jours devant lui, mais surtout pour les longues distances à grande vitesse...