Les tiny houses et le logement partagé ont la cote en Suisse
Les tiny houses et l’habitat communautaire ont la cote en Suisse. Une étudiante en architecture de la Haute Ecole spécialisée bernoise (BFH) le montre en étudiant les différentes formes de logements. L’espace à disposition de chaque résident peut ainsi se réduire pour émettre moins de gaz à effet de serre.
Crédit image: Peter Bader
Selon Céline Zufferey (à gauche) et ses professeurs, la manière d’habiter en Suisse évolue vers des surfaces plus réduites.
En Suisse, une personne occupe 46 m² pour se loger, soit quatre fois plus environ qu’en Asie. Toutefois, Céline Zufferey, étudiante en architecture de la Haute Ecole spécialisée bernoise (BFH) observe dans un travail de master que les formes d’habitation occupent de moins en moins d’espace tout en préservant l’environnement..
L'étudiante a connu une enfance de globe-trotter entre la Suisse, le Canada et l’Australie, avant de revenir dans son pays natal pour ses études. Ses nombreux séjours à l’étranger lui ont donné la possibilité de découvrir différentes formes de logement. En Australie et au Canada, où l’espace ne manque pas, elle habitait dans de grandes maisons «avec des pièces qui servaient uniquement à accueillir les invités». À l’inverse, pendant ses études universitaires en Australie, elle occupait une petite chambre dans un foyer pour étudiants avec une cuisine partagée. En ce moment, elle vit en colocation à Bienne. «Pour être honnête, je ne me sens pas très bien dans ce type de logement», explique l’étudiante en architecture. «C’est aussi pour cette raison, pour approfondir le sujet, que j'ai choisi de consacrer mon travail de master à la vie en communauté dans un petit espace.»
46 m² par
personne en Suisse
La thématique que Céline Zufferey associe deux tendances. A savoir habiter dans
de petits espaces et vivre en communauté. Des façons différentes de se loger
qui donnent la pleine mesure de l’impact de la construction et de l’habitat sur
l’environnement. La taille moyenne d’un appartement en Suisse est de 100 m²,
auxquels s’ajoutent souvent une cave, un grenier, un jardin ou un balcon. Selon
l’Office fédéral de la statistique (OFS), chaque personne utilise quelque 46 m²,
contre 36 m² en 1980.
Empreinte
carbone à réduire
Selon ce travail de master, cette situation appelle à réduire l’empreinte
carbone. Les logements partagés entre plusieurs ménages émettent en effet moins
de gaz à effet de serre. En parallèle se développe la tendance aux petits
espaces, avec des logements dont la surface totale n’excède pas 40 m².
Contrairement aux immeubles conventionnels, ces unités n'ont pas de fondations
fixes, Le modèle le plus connu est celui de la tiny house, généralement
calqué sur le profil de la maison moderne ou traditionnelle, mais en version
micro, puisqu’elle ne dépasse pas 25 m²au sol.
Crédit image: ssdarchitecture.com
Songpa Micro Housing à Séoul: un immeuble composé de 14 unités combinées de 11m², parfait exemple de logement communautaire sur un petit espace.
Ces nouvelles formes de logement occupent moins d’espace et permettent une construction plus dense. Souvent, les maisons sont faites de matériaux durables comme le bois et utilisent des sources d’énergie renouvelables. «Ce type d’habitat reflète aussi un mode de vie alternatif», souligne le professeur d’architecture et de conception architecturale à la BFH et responsable de filière pour le master en architecture. «Les personnes qui font ce choix sont plus proches de la nature, paient moins de loyer et se sont détachées de nombreux biens matériels et tout cela ouvre de nouveaux espaces de liberté.»
Le modèle
asiatique
Pourquoi ne pas combiner ces deux types d’habitat? Les pays d’Asie comme le Japon
ou la Corée du Sud pourraient servir de modèle. Aujourd’hui déjà, la surface
par personne y est environ quatre fois moins importante qu’en Suisse. A Séoul
l’immeuble Songpa Micro Housing est un excellent exemple. Il se compose de 14
unités superposées de 11m², qui servent d’espaces privatifs d’habitation et de
travail ou d'espaces collectifs.
Il s'agit dans un premier temps d’analyser les fondements théoriques de ces modes d’habitation alternatifs. Céline Zufferey développera ensuite, d’ici à l’été 2023, un projet de construction concret pour le site de la Gurzelen, à Bienne. «Il faudrait à l’avenir construire de façon plus diversifiée en Suisse car les besoins de la population évoluent», précise-t-elle. L’appartement classique de 3,5 ou 4,5 pièces ne fait plus l’unanimité.