Les prix des biens importés ne sont pas prêts de baisser
La table ronde pour faire baisser les tarifs des produits importés n’a débouché sur aucune mesure concrète. Le consommateur ne verra pas de si tôt la facture de ses achats baisser, à moins d'aller faire ses courses lui-même à l'étranger...
La réunion organisée mercredi à Berne par le ministre de l’Economie, Johann Schneider-Ammann, n’a abouti à aucune décision concrète pour mettre la pression sur les prix importés.
L’euro s’est déprécié de 20% par rapport au franc suisse depuis le début de l’année, sans que le prix des produits importés ne baisse d’autant dans les rayons des supermarchés.
«Nous n’accepterons pas que certains produits soient payés plus cher en Suisse qu’à l’étranger», a-t-il déclaré, en insistant sur la rapidité des mesures à prendre. Lesquelles? Le ministre présentera mercredi prochain un catalogue de propositions au Conseil fédéral. Parmi elles, un durcissement de la loi sur les cartels et un renforcement de la Commission de la concurrence, voire de Monsieur Prix.
L’effet rapide sur les prix importés risque de se faire attendre. D’autant que les participants à la table ronde ont assuré qu’ils ne tiraient pas profit de la hausse du franc. «Nous réalisons des pertes de 300 millions de francs avec les gens qui vont faire leurs achats à l’étranger», a affirmé Morten Hannesbo, patron de l’importateur automobile AMAG. Idem du côté de Migros, qui s’est plaint de devoir acheter ses produits plus cher que ses concurrents étrangers. Des jérémiades qui ne convainquent pas Monsieur Prix. «Tout le monde se plaint et se considère comme une victime. Il ne faut pas forcément les croire» a glissé Stefan Meierhans, en marge de la rencontre.
Producteurs internationaux profiteurs
Pour Johann Schneider-Ammann, ceux qui profitent vraiment du franc fort sont les fabricants internationaux qui vendent à prix surfaits en Suisse. Le inistre de l'économie semblait bien déterminé dans ce dossier.
Pour Monika Dusong, présidente de la Fédération romande des consommateurs, en dernier recours, le boycott de certains produits n'est pas exclu.
Mesures concrètes attendues
De son côté, le président du PS, Christian Levrat, attendait du ministre de l’Economie des mesures concrètes, comme d’exiger plus de transparence de la part des importateurs, pas juste des ébauches de réflexion.
A moins que Johann Schneider-Ammann ne crée la surprise la semaine prochaine, les consommateurs vont devoir s’armer de patience avant de voir baisser la facture de leurs achats. (com)