Les modalités de la transition énergétique mises cartes sur table
Les spécialistes de la barnche se sont réunis mi-novembre à Soleure pour analyser la mise en œuvre et les perspectives de la transition énergétique. Si un grand travail a déjà été fourni, il manque encore la sécurité des conditions-cadres nécessaires à la réussite de ce projet. Les conditions ont été clairement définies.
Le point de départ est au fond fort simple: l’approvisionnement énergétique actuel est sans issue car il génère deux nusances majeures pour l’environnement : le CO2 et le plutonium. Le premier est à l’origine du réchauffement climatique, le second pose tout le problème des déchets radioactifs. L’approvisionnement énergétique conventionnel crée des risques, rend la Suisse dépendante de l’étranger et coûte de plus en plus cher. Selon «aee SUISSE», l’organisation faîtière du secteur des énergies renouvelables, il faut miser sur l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables et les systèmes énergétiques dits intelligents. La réponse du Conseil fédéral tient dans sa stratégie énergétique qui devrait ouvrir d’ici 2050 pour la Suisse une gestion totalement nouvelle de l’énergie.
La problématique de l’efficacité énergétique, a été mise cartes sur table lors du congrès d’«aee SUISSE». PLus de 300 professionnels ont pu évaluer les différentes solutions envisageables, dont certaines sont déjà opérationnelles. Du point de vue de l’organisation faîtière, la stratégie énergétique doit se concentrer sur quatre axes:
– Garantir la sécurité des investissements par des mesures d’encouragement simples et fiables;
– renforcer la position des énergies renouvelables sur les marchés de l’électricité et de la chaleur;
– accélérer de manière coordonnée l’assainissement énergétique des immeubles;
– les réseaux d’énergie croissent ensemble. C’est-à-dire, la clé d’une alimentation énergétique durable réside dans la convergence des réseaux d’énergie.
Mesures d’encouragement
La rétribution à prix coûtant du courant injecté RPC et une procédure d’autorisation plus rapide et plus transparente sont les conditions-cadres qui permettront le développement continu des installations de production d’énergie renouvelable. La RPC calculée sur des installations de référence constitue le modèle le plus avantageux selon «aee SUISSE», car elle empêche les rétributions surfaites et contraint les exploitants à exploiter durablement leurs installations.
Positionnement à renforcer
En Suisse, le parc immobilier compte 1,6 million d’immeubles. Le chauffage et l’entretien de ceux-ci représentent 49 % de la consommation des agents énergétiques fossiles et 37 % de celle du courant électrique. La part de la production de chaleur dans les émissions de CO2 est de 50 %. Ces valeurs peuvent aujourd’hui déjà fortement diminuer en isolant systématiquement l’enveloppe des bâtiments, en construisant mieux et en recourant à des techniques de bâtiment énergétiquement efficaces.
Parc immobilier sous la loupe
Pour «aee SUISSE», le parc immobilier du pays doit être passé à la loupe et le rythme des assainissements énergétiques des immeubles anciens accéléré. Et encore, la révision en cours des modèles de prescriptions énergétiques des cantons (MoPEC) devrait favoriser de manière conséquente les techniques de bâtiment ne produisant pas de CO2 ainsi que la transformation d’immeubles anciens.
Développement de réseaux
Enfin, «aee SUISSE» relève que la transition énergétique n’a pas seulement lieu dans les centrales, mais aussi sur le chemin qui va des centrales aux prises électriques. Les réseaux d’électricité dotés de techniques de commande intelligentes et d’accumulateurs performants contribuent à ce que les énergies renouvelables puissent percer. Ainsi, un approvisionnement énergétique moderne a besoin de réseaux intelligents et d’accumulateurs pour utiliser la production du courant solaire et éolien en fonction de la demande.
(ba/com)