Les Lausannois préfèrent la voiture aux transports publics
Les Lausannois préfèrent la voiture et paient davantage pour leur mobilité que les Zurichois et les Bernois. Tels sont les principaux constats d'une étude du bureau bernois Ecoplan qui conclut que les Lausannois pourraient diminuer leurs dépenses de mobilité en recourant davantage aux transports publics.
Le bureau bernois Ecoplan a conduit une étude comparative sur les habitudes de mobilité des habitants des communes de Lausanne, Berne et Zurich. Cette étude met en évidence la nette préférence pour le trafic individuel motorisé chez les Lausannois. Ceux-ci possèdent 25% de plus de voitures par ménage que les Bernois et 17% de plus que les Zurichois. Ils parcourent quotidiennement de plus longues distances en voiture. En revanche, ils sont nettement moins nombreux à avoir un abonnement de transports publics : moins d'un sur deux, contre les trois quarts à Berne et Zurich. Les coûts totaux de la mobilité sont plus élevés à Lausanne, en raison de la part prépondérante de la voiture, qui reste un moyen cher: 76 centimes par kilomètre, contre 26 centimes en transports publics.
Difficile de changer les habitudes
Pour comprendre le succès des transports publics à Berne et Zurich, l'étude d'Ecoplan analyse la qualité de desserte et les tarifs. Les résultats sont étonnants: le réseau est de qualité très comparable dans les trois communes et, pour un kilométrage identique, le coût du billet et de l'abonnement est le plus bas à Lausanne. Ni le réseau, ni les tarifs n'expliquent donc la popularité moindre des transports publics à Lausanne. Les aspects culturels, l'absence de tram à Lausanne - pour l'heure - et surtout une moins bonne qualité de l'offre ferroviaire RER sont avancés pour expliquer les différences d'habitudes. Il faut cependant relever que l'étude se base sur des données de 2005, donc avant la mise en service du métro m2. Depuis lors, l'écart entre Lausanne, Berne et Zurich devrait avoir baissé. L'étude conclut que les coûts totaux de la mobilité des Lausannois pourraient diminuer s'ils utilisaient davantage les transports publics, et ceci même si les prix des billets et des abonnements devaient être augmentés modérément pour financer une amélioration de l'offre. Cette étude est rendue publique ce jour dans le cadre d'un séminaire/débat, organisé par le DINF à l'EPFL, auquel participent de nombreux représentants du monde politique, des groupements d'intérêt et des organisations économiques. (BA/com)