Les futurs architectes suisses investissent les espaces urbains genevois
Pour être en phase avec la réalité, les étudiants en première année d’architecture de l’EPFL travaillent sur des projets sur le terrain dans la ville de Genève. Ils peuvent de cette manière comprendre à quoi ressembleront leurs dessins et maquettes en taille réelle.
Crédit image: EPFL Alain Herzog
Le projet «Convivae» à Onex, une suite de grandes tables ombragées qui invitent les habitants à partager un moment de convivialité.
C’est la tradition au Laboratoire Alice de l'EPFL: dès le printemps débute un rite de passage maintenant bien établi. Les futurs architectes se confrontent à la fin de leur première année à des projets concrets, en bois, en ville de Genève.
Après Lausanne (2016), Zurich (2017), Bruxelles (2018) et Évian (2019), 200 étudiants interviennent pour la troisième année consécutive dans la Cité de Calvin et ses localités avoisinantes. Leur tâche est d'imaginer et développer des infrastructures en bois à l’échelle 1 :1, en symbiose avec un lieu désigné. Cette expérience pratique les initie à la problématique du projet architectural et paysager, leur permet de concevoir de A à Z leurs premières constructions et de mener des chantiers en ayant la conscience de l’espace et de la matière investis.
Les Jardins du
Musée
Le Musée International de la Croix Rouge et du Croissant-Rouge a réalisé en
collaboration avec le laboratoire Alice une réflexion inédite. En effet, le
Musée désirait se rendre plus visible, mieux accueillir ses visiteurs et
proposer des installations qui se déploient à travers ses jardins pour en
transformer la perception et l’usage.
Crédit image: EPFL Alain Herzog
Le Musée International de la Croix Rouge et du Croissant-Rouge genevois se dote de structures en bois pour une réflexion sur l’accueil de ses visiteurs.
Fait inhabituel dans l’histoire des projets du laboratoire, les étudiants ont dû ajouter à leur réflexion un matériau autre que le bois: la terre. Ils ont été aidés dans cette approche par des architectes spécialistes. Cette alternative au béton incarne un symbole de durabilité dans le milieu de l’architecture contemporain.
Une avenue
transformée
A Onex,
l’avenue des Grandes-Communes est ponctuée de barres d’immeubles. C’est un
boulevard de la Modernité, construit à l’échelle de la voiture plus qu’à celle
de l’humain, situé à la jonction d’un grand bois. «Il n’y a pas de zones
d’ombre, en été le thermomètre accuse plusieurs degrés ressentis de plus sur
cette avenue à cause de la chaleur du soleil tapant sur le bitume, et des
nombreuses voitures garées», précise l’architecte Augustin Clément, en charge
du projet «Convivae».
Pour redonner la place aux piétons, et dans le cadre de la démarche Onex microterritoire et en étroite concertation avec la commune et le canton de Genève, le Laboratoire Alice s’approprie la rue et dessine un trait d’union entre la ville et la forêt, en transformant une section de cette avenue en un espace piétonnier animé et ombragé. Placées le long de l’axe urbain et s’avançant dans la forêt, les structures légères conçues et construites offrent de nouveaux espaces. Le jardinage, les spectacles, les activités aquatiques, la cuisine et les repas en commun font partie des diverses propositions qui animeront le quartier. Tout l’été, les structures accueilleront également un panel d’artistes et de musiciens qui égaieront la rue.