Les anciens remparts de la Ville de Genève retrouvent la lumière
Sous l’impulsion
de ses archéologues, Genève redécouvre ses anciens remparts. En bordure du
centre-ville, des vestiges importants des fortifications construites il y a
trois siècles viennent de retrouver le jour. Ils étaient enfouis sous un jardin public.
Crédit image: Bibliothèque de Genève
Le vestige découvert en août 2023 (en bleu), superposé sur une vue du Bastion du Pin vers 1860.
L’expansion des villes au XIXe siècle a sonné le glas des anciennes fortifications qui les protégeaient de toute occupation. Mais la démolition des remparts de l’’époque n’a pas été complète. La Ville de Genève est en train de retrouver son passé militaire avec la découverte d’un ancien pan de rempart sous la Promenade du Pin.
Crédit image: Musée genevois d'art et d'histoire, Maison Tavel
L'angle sud-est de la ville fortifiée en 1850, selon une maquette d'Auguste Magnin. Le Bastion du Pin est ici marqué d'une croix bleue.
Genève était en effet protégée il y a 300 ans par de gigantesques remparts. Ce passé est remis au goût du jour chaque mois de décembre à l’occasion des fêtes de l’Escalade. Les anciens plans font état d’un système complexe à la Vauban, composés de murs placés en triangle et flanqués de divers bastions. La vieille ville a compté jusqu’à 5,5 km de remparts construits sur une surface de 51 ha.
Une plateforme triangulaire
Le vestige
découvert est une muraille d’une vingtaine de mètres de longueur, de 4,9 m
de largeur et de 2,9 m d’épaisseur. Il est dans un état de conservation absolument
remarquable. Il faisait partie d’une immense plate-forme triangulaire de 120 à
150 m de largeur située entre les boulevards actuels Helvétique et Emile-Jacques-Dalcroze.
Ce bastion avait fait place au jardin public de la Promenade du Pin en 1861.
Crédit image: Office cantonal genevois du patrimoine et des sites.
L’état remarquable de la maçonnerie de l’ouvrage en dit long sur les techniques de l’époque.
La muraille redécouverte révèle la qualité du travail des maçons qui l’ont construite. Sous une couche de crépi, elle était composée d’un massif de boulets de rivière renforcé par des traverses de molasse soigneusement taillée. Elle était légèrement inclinée en direction de sa base pour offrir plus de résistance au tir des canons.