L’EPFL perce les mystères de l’assemblage de la toiture de l’Opéra de Sydney
Cinquante ans après sa construction, l’Opéra de Sydney continue de fasciner les architectes et les ingénieurs. En collaboration avec deux scientifiques australiens, l’EPFL a percé une partie des mystères entourant l’assemblage de la toiture multicoques de cette merveille. Les chercheurs ont eu recours à la digitalisation pour mieux comprendre les techniques utilisées à l’époque.
Crédit image: Philippe Chopard
La toiture multicoques de l’Opéra est une merveille, mais son assemblage était resté mystérieux pendant un demi-siècle.
Le jubilé de l’Opéra de Sydney donne l’occasion de se replonger dans l’histoire tumultueuse de sa construction. Et c’est l’EPFL qui contribue à la fournir en se penchant sur des archives inédites. Notamment à propos de l’assemblage complexe de la toiture en forme de voiles.
Cet opéra planté au centre de la mégalopole australienne est une icône. Il se compose de deux parties, l’une pour une salle de concert et l’autre pour les représentations d’opéra. Sa toiture multicoques est un vrai bijou architectural.
Du point de vue de l’architecte, le bâtiment distingue le lieu de concert proprement dit de ses fondations et de sa toiture. En étudiant les archives, le professeur de l’EPFL Paolo Tombesi a eu la surprise de ne découvrir que des croquis en lieu et place de plans complets. Il a fallu l’apport de deux collègues australiens pour qu’il puisse lever un voile partiel sur les techniques de construction utilisées à l’époque. Ils ont pu découvrir des dessins détaillant la structure très complexe des arches qui constituent les voiles de la toiture.
Un hommage aux
techniciens
« Hornibrook, l’entreprise de construction chargée de l’Opéra de Sydney a
joué un rôle central dans l’assemblage des éléments de la toiture », explique
le professeur Paolo Tombesi. Spécialisée dans la construction de ponts, cette société
a créé de nouveaux outils sous la forme d’une arche télescopique pour mettre en
place les différentes parties de ce monument. Leurs inventions ont
malheureusement disparu après dans l’anonymat de cartons de documents, explique
l’EPFL dans un communiqué.
Les scientifiques de l’EPFL et australiens sont même allés plus loin en digitalisant les dessins du bâtiment qu’ils ont découverts. Ils ont ainsi reproduit la géométrie de l’édifice et séquencé dans une vidéo les différentes étapes de sa construction. Leurs découvertes seront documentées ces prochains mois dans une série d’articles scientifiques.