L’EPFL imagine la reconversion du quartier genevois de La Jonction
La reconversion du quartier genevois de La Jonction est-elle pertinente, se demande l’EPFL ? Une équipe de chercheurs en architecture et en urbanisme propose un nouvel outil d’analyse des rapports entre la ville et le fleuve, notamment en ce qui concerne la transformation de quartiers au fil de l’eau.
Crédit image: EPFL, LAST, Alain Herzog
Martine Laprise, le professeur Emmanuel Rey et Sara Formery ont piloté la recherche menée par une trentaine d’étudiantes et d’étudiants en bachelor d’architecture.
A l’heure où Genève revalorise ses rives du Rhône, l’EPFL s’engage dans la requalification des friches urbaines en proposant diverses visions prospectives. Les chercheurs du Laboratoire d’architecture et technologiques durables (LAST) ont développé un nouvel outil d’analyse urbanistique en se basant sur les bords du fleuve, dans la Cité de Calvin et la ville de Sion (VS) en particulier. Il s’agit d’explorer de nouveaux rapports entre la ville et les cours d’eau qui les traversent.
L’équipe dirigée par le professeur Emmanuel Rey a identifié plus de 1400 quartiers urbains riverains du Rhône et en voie de transition pour mener son étude. Ce qui représente l’équivalent de quatre fois la surface de la Ville de Genève. Les chercheurs ont ainsi pu s’atteler à imaginer la reconversion d’espaces déjà construits et soumis aux risques de crues provoqué par le changement climatique.
Ville et
fleuve, je t’aime moi non plus
Historiquement, les rapports entre la ville et le fleuve ont connu des hauts et
des bas. Dans l’Antiquité, la population vivait très près d’une voie d’eau,
pour favoriser les déplacements. Au Moyen-Age, le bâti cherchait plutôt à se
protéger des cours d’eau en s’implantant en hauteur. L’industrialisation
croissante a restitué au fleuve sa fonction utilitaire.
Les chercheurs ont donc travaillé sur quatre sites. Les deux premiers en Suisse, à Genève et à Sion, et les deux autres en France, à Givors et à Avignon. Dans la capitale valaisanne, c’est le futur quartier des Ronquoz qui a été scruté. Le quartier genevois de la Jonction a aussi retenu l’attention de l’EPFL, puisqu’il est appelé à se transformer radicalement.
Pendant quatre ans, une trentaine d’étudiantes et d’étudiants en architecture ont donc imaginé la reconversion de ces friches urbaines au bord du fleuve. A La Jonction, les réflexions ont débouché sur des projets de nature très variée. Trois visions différentes de possible reconversion du site encore occupé par des activités culturelles et l’ancien dépôt des Transports publics genevois sont sorties d’ateliers d’été organisés par le LAST. En allant de la construction de tours jusqu’à des réaménagements uniquement paysagers.
Crédit image: EPFL, LAST, N. Sedlatchek
Les rapports entre la ville et le fleuve (ici à Genève), méritent d’être redéfinis selon une grille de lecture riche de 18 critères, propose l’EPFL.
Les chercheurs ont bien évidemment tenu compte des risques de crue du fleuve, Leur nouvel outil d’aide à la décision intégré aussi les dynamiques environnementales et la transition énergétique. Il compte 18 critères différents. L’EPFL apporte ainsi un nouveau regard sur le projet cantonal genevois de revitalisation de La Jonction. Avec de nouvelles propositions touchant la gestion des eaux du Rhône à des fins de chauffage des bâtiments, ou la mobilité urbaine au fil de l’eau, par la pose de passerelles ou la création de navettes. Le fleuve et la ville se rencontrent !