Le portail thermique est mis en service à Airolo
Le système d’alarme du portail thermique à Airolo est mis en service. Il permettra d’interdire aux poids lourds se dirigeant vers le nord l’accès au tunnel lorsque la température sur certains de leurs composants est trop élevée.
La gestion de ce dispositif sera assurée par les pompiers du Centre d'intervention du Gothard (CIG) et par la police cantonale. Les opérations de contrôle d'un véhicule ne dureront guère plus de deux minutes et le passage du trafic lourd par le tunnel n’en sera pas entravé.
Après une phase de test destinée à récolter des données (provenant des mesures de la température) et à perfectionner l'appareil, le portail thermique installé à Airolo en 2010 entre désormais en fonction le 3 mars 2013. Il doit contribuer à éviter que des incendies de poids lourds qui roulent vers le nord ne se produisent dans le tunnel. Un pas important a ainsi été franchi en matière de sécurité. Le dispositif fonctionnera aux horaires de circulation du trafic lourd ; il mesurera la température de certains composants comme le moteur, l'échappement, les pneus, la zone de chargement ou la cabine.
L'utilisation de ce nouvel instrument a été demandée dans le cadre d'un postulat de la conseillère nationale Chiara Simoneschi Cortesi, après la tragédie du tunnel du Gothard d'octobre 2001 qui a coûté la vie à onze personnes. Un projet pilote avait été lancé par l'Office fédéral des routes (OFROU) en 2007. Les premières mesures ont été effectuées en 2009, ce qui a permis en 2010 d'installer des prototypes d'appareils de mesure au portail sud du tunnel. Ces appareils ont récolté les données pour l'élaboration d'un logiciel approprié destiné à établir les valeurs seuils des températures des différentes composants des poids lourds. L'OFROU a préparé un plan d'action sur la base duquel ont été établies les tâches que doivent accomplir, en cas d'alerte, les entités concernées, notamment la police cantonale et les sapeurs-pompiers du Centre d'intervention du Gothard.
Comment fonctionne le portail numérique ?
L'instrument installé à 800 mètres de l'entrée sud du tunnel du Gothard permet avant tout, grâce à un laser, de reconstruire les dimensions d'un véhicule (en 3 D), en établissant ses caractéristiques principales (classe de véhicule, longueur, hauteur, largeur, vitesse, etc.). Deux caméras infrarouges mesurent les températures des différentes composantes du véhicule et une troisième enregistre l'image latérale du véhicule en mouvement. Il a été possible, sur la base des données relevées à ce jour, de constituer une banque de données avec les températures anormales des différentes composantes des véhicules. Si le système relève un dépassement de ces valeurs, il déclenche un signal d'alarme qui, grâce à des capteurs reliés par fibre optique à un serveur et différents ordinateurs situés au Centre d'entretien autoroutier d'Airolo, actionne le dispositif de sécurité.
Que se passe-t-il en cas d'alarme ?
En cas d'alarme, ces ordinateurs lancent un signal à la « tablette » dont sont équipés les agents de sécurité présents au portail sud du tunnel, ainsi qu'aux pompiers du CIG. Dès lors, les feux de signalisation du système du compte gouttes passent au rouge et l'agent de sécurité contacte (au maximum en une minute et demie) le véhicule qui présente un risque et lui demande de se garer. Il remet ensuite le feu au vert afin que les autres véhicules puissent poursuivre leur route en direction du tunnel. Les sapeurs-pompiers du centre d'entretien rejoignent le camion et procèdent à des mesures approfondies de la température, confirmant (ou infirmant) la dangerosité du véhicule. Au cas où l'alarme est confirmée, des mécaniciens spécialisés sont mobilisés pour effectuer un diagnostic des causes de la surchauffe. Une fois mis en sécurité, le poids lourd est dirigé vers l'aire de service de City Quinto.
L'appareil, sa gestion et le plan d'action en cas d'alarme seront perfectionnés ultérieurement sur la base des expériences des prochains mois. Il faudra notamment vérifier si les valeurs seuils des températures sont adéquates pour les différentes situations, moyens de transport et températures ambiantes. Il est possible que ce tarage provoque quelques petits désagréments initiaux.
Les investissements dans ce projet s'élèvent à environ deux millions de francs (intégralement pris en charge par la Confédération), auxquels s'ajoutent les coûts afférents à la gestion. (com)