Le domaine de La Doges réécrit son histoire à La Tour-de-Peilz
L’histoire des anciennes demeures patriciennes vaudoises permet de corriger des préjugés ou des informations qui en faisaient la gloire. Le domaine de La Doges, à la Tour-de-Peilz, n’échappe pas à ce travail de réécriture par la sortie d’un livre qui lui est dédié.
Crédit image: Patrimoine Suisse Vaud, Jérémy Bierer
Le domaine de La Doges de La Tour-de-Peilz est un exemple frappant de l’architecture patricienne à la campagne pendant le siècle des Lumières.
L’héritage patrimoniale s’exprime à la fois dans le terrain et dans les ouvrages scientifiques. La section vaudoise de Patrimoine suisse vient ainsi d’adapter l’histoire de son domaine de La Doges, à La Tour-de-Peilz (VD). Niché dans la végétation mais bénéficiant d’une vue imprenable sur le Léman, ce domaine et ses bâtiments revivent dans un livre.
Les investigations menées depuis 2019 par les chercheurs et les étudiants de l’Université de Lausanne réservent quelques surprises. La première, la tour crénelée du domaine ne date pas du Moyen-Age, comme présenté aux visiteurs du domaine. Les historiens s’en désolent. Du reste, ce n’est pas le seul exemple en Suisse romande d’une construction postdatée. Les imposants remparts du château de Valangin (NE) ont été construits il y a un peu plus d’un siècle…
Prestige à la
campagne
Toutefois, le livre édité par Patrimoine Suisse Vaud ne révèle pas d’hérésie.
Bien au contraire, l’étude menée permet d’affirmer que la construction de ce
domaine du XVIIᵉ siècle a fait partie du développeemnt d0une architecture de
prestige sur les rives du Lavaux. Patrimoine Vaud souligne que les riches
familles patriciennes du XVIIIᵉ siècle avaient pour habitude de coloniser la
campagne. D’où la construction de propriétés prestigieuses.
Crédit image: Patrimoine Suisse Vaud, Jérémy Bierer
La tour qui se dresse fièrement sur les hauteurs de Vevey n’a pas élé construite au Moyen-Age, se désole un peu Patrimoine Vaud.
Les élites savaient pourtant appréhender les aspects pratiques de leur séjour à la campagne. Leurs grandes maisons se révélaient difficiles à chauffer, ce qui faisait chercher d’autres logements à leurs propriétaires. Agrandi en 1765-1766, le domaine de la Doges a ainsi été délaissé pour un établissement hôtelier de Vevey. Avant l’essor des hôtels sur la Riviera. Cédé à Patrimoine Vaud en 1997, il se compose d’un vaste corps de bâtiments, de 65000 m² de terrain et de 17000 m² de vignes. Un trésor !