Le cycle d’orientation du Marais à Onex (GE) placé sous protection patrimoniale
Entre 1961 et 1968, cinq groupes scolaires ont été construits dans le canton de Genève pour marquer l’histoire de la préfabrication dans la région. Le cycle d'orientation du Marais, à Onex (GE),est aujourd’hui reconnu comme un édifice exceptionnel et protégé.
Crédit image: Etat de Genève
L’entrée principale de l’établissement du cycle d’orientation du Marais à Onex (GE) réhabilité l’année dernière dans l’esprit d’origine de sa construction dans les années 1960.
Durant les années 1960, une série de groupes scolaires genevois avaient été pour la première fois planifiés à l’échelle du territoire genevois selon une architecture modulaire. Ils étaient basés sur une organisation fonctionnelle des locaux et le recours à des techniques de construction industrialisées. C’est l’architecte Claude Grosgurin qui avait été chargé de mettre en œuvre ce programme architectural à travers la réalisation rapide, économique et coordonnée de cinq établissements préfabriqués. A savoir les cycles de La Florence à Conches, de Budé au Petit-Saconnex, de Pinchat à Carouge, du Marais à Onex et de la Golette à Meyrin.
Crédit image: Etat de Genève
L’escalier d’accès aux étages des salles de classe témoigne aussi d’une conception architecturale visionnaire pour son époque.
Par son ampleur, son unité de conception et son caractère pionnier, cette expérience est un moment fondateur dans l’histoire de la construction scolaire en Suisse romande. Elle glorifie les techniques de préfabrication dont l’essor à Genève avait été à l’époque durablement stimulé. Parfaitement représentatif de cette première génération de cycles, le cycle du Marais possède en outre une intégrité architecturale et une authenticité matérielle élevées qui contribuent à en faire aujourd’hui un objet remarquable digne de protection.
Edifice préfabriqué de plus d'un demi-siècle...
Le cycle du Marais,
construit entre 1966 et 1968, était destiné à accueillir 700 élèves. Le chantier
s’apparentait alors à un immense ensemble où les pièces en béton, d’une grande
finesse, étaient amenées par camion puis assemblées au moyen d’une grue.
Certains des composants du gros œuvre allaient jusqu’à incorporer à la
fabrication des éléments de second œuvre tels que les tablettes de fenêtre, le
revêtement mosaïque de pâte de verre en allège ou encore les huisseries
métalliques des portes. Simplement peints en blanc, les composants en béton
étaient volontairement laissés visibles et structuraient, par leur répétition
et leur plasticité, les différents espaces du groupe scolaire. L’architecte est allé jusqu’à concevoir lui-même le
mobilier fixe qu’il déclina à l’extérieur par le dessin des bancs et des
fontaines circulaires que l’on retrouve aux abords des différents cycles d'orientation.
En bon état, le cycle du Marais peut s’enorgueillir aujourd’hui d’une intégrité architecturale et d’une authenticité matérielle remarquables. Ce qui n’est pas forcément le cas d’autres établissements transformés depuis. A la fois incarnation de la démocratisation des études secondaires à Genève, jalon dans l’histoire de la préfabrication en Romandie et exemple pionnier d’architecture scolaire industrialisée en Suisse, le cycle d’orientation du Marais méritait pleinement, en tant qu’objet représentatif d’une série, la reconnaissance à laquelle il accède aujourd’hui, communique l’Etat de Genève.