«Architecture After Work» invite Odile Deck au Musée olympique
Réinventer le monde. Cela est-il encore possible? Odile Deck s’est aventurée sur cette thématique fin octobre à Lausanne, au Musée olympique. Devant un parterre de professionnels, invités au premier «Architecture After Work» de Suisse romande, l’architecte française a livré quelques clés pour comprendre sa créativité. Celle d’une femme forte dans un monde… d’hommes.
D’emblée le cadre est posé. Seule devant l’auditoire, elle scrute le public: «Combien de femmes y a-t-il ce soir?» La réponse saute aux yeux, une minorité. «Il y a toujours beaucoup de femmesdans les écoles d’architecture, après… ça chute, constate Odile Deck, une des trop rares femmes «starchitecte» de la planète. 60% des étudiants en architecture sont des filles. Elles ne sont plus que 30% dans les bureaux et seulement 10% à être associées ou à la tête d’une agence.» Dans ces conditions, comment réinventer le monde? Et de quel monde parle-t-on?
Activiste de l'architecture
La sexagénaire qui combat la phallocratie est une activiste de l’architecture. Elle touche à tous les domaines, voyage aux quatre coins de la planète pour transmettre sa passion, ouvre une école pour la partager et surtout crée des oeuvres reconnaissables entre mille. Récompensée en 2016 par le Prix Jane Drew pour son action en faveur des femmes architectes, reconnue pour son œuvre en 2017 avec le Prix Architizer, Odile Deck était au Musée olympique à Lausanne, le 30 octobre dernier, à l’occasion du premier «Architecture After Work» de Suisse romande.
Son look indomptable de rock star, qui inévitablement fait penser à Robert Smith et The Cure, est à lui tout seul un manifeste de son originalité. Entièrement vêtue de noire avec une simple touche de rouge aux pieds - ses deux couleurs fétiches - et sa coiffure sauvage, elle est immédiatement identifiable, icône contemporaine d’une architecture sans frontières ni barrières.
Touche à tout de talent
«L’architecture englobe toutes les disciplines, enchaîne-t-elle. Elle doit fonctionner dans tous les domaines, à toutes les échelles, du plus grand au plus petit. L’architecture doit être là pour réinventer le monde, pas seulement fabriquer des maisons ou des édifices.» Et quand elle se lance dans un panorama de ses activités, elle passe de la théorie à la pratique. Tour à tour, architecte bien sûr, mais aussi artiste, urbaniste, artisane, designeuse de mobilier, dessinatrice de bateau, créatrice de lampes…