Arata Izotaki, une passion d’architecte née sous les bombardements
Décédé en toute fin d’année, l’architecte japonais Arata Izotaki aura marqué son temps par la volonté inébranlable de redonner vie à ce qui a été détruit. Depuis la dévastation du bombardement atomique d’Hiroshima jusqu’au tsunami de 2013, sa riche carrière a repensé notamment l’urbanisme.
Crédit image: Iwan Baan, Prix Pritzker
The Ark Nova, cette salle de spectacles gonflable et mobile, a réanimé les contrées dévastées par le tsunami de 2013 tout en cultivant un lien avec la Suisse.
Arata Izotaki a pu exprimer son art et sa créativité à partir du vide. Né près d’Hiroshima en 1931, l’architecte japonais décédé en fin d’année dernière a été marqué par la reconstruction de son pays après la Seconde Guerre mondiale. A partir de la désolation de sa région causée par le premier bombardement atomique de l’Histoire, il a largement contribué à repenser la construction et l’urbanisme, partout dans le monde.
Le défunt a vu sa carrière internationale couronnée du prix Pritzker en 2019. Le mouvement olympique lui doit plusieurs projets. Il a ainsi piloté la réalisation du Palau Sant Jordi, à Barcelone, ou du stade de hockey sur place des Jeux de Turin en 2006.
De Lucerne à
Fukushima
L’architecte a aussi un lien avec la Suisse, au travers de la réalisation de
The Ark Nova, une salle de spectacles gonflable et mobile conçue en compagnie d’un
artiste britannique. Le projet est en effet né d’une initiative lancée par la
direction du Festival de Lucerne. La salle a fait une tournée remarquée dans
les régions dévastées par le tsunami de Fukushima en 2013.
Crédit image: Felix Koenig, CC_BY-AS_3.0
Le Palau Sant Jordi de Barcelone, œuvre du Japonais, a accueilli diverses disciplines lors des Jeux olympiques de 1992.
Arata Izotaki a été actif depuis 1963. Outre ses nombreuses réalisations architecturales au Japon et en Asie, il a aussi enseigné aux Etats-Unis et a reçu de très nombreuses distinctions internationales. Son architecture tire aussi son inspiration de la philosophie, de l’histoire et de la culture. Il ne fait aucun doute que le bombardement de sa ville natale en 1945 l’a orienté vers le goût de reconstruire ce qui avait été anéanti par la furie des hommes.