Un cercle immense pour étudier le paysage dans un ancien écrin salin
La Saline royale d’Arc-et-Senans, en Franche-Comté, a complété son cercle 250 ans après avoir été construite. La ville idéale de l’architecte Claude-Nicolas Ledoux ouvre ainsi 5 ha de jardins supplémentaires, conçus comme un laboratoire du paysage.
Crédit image: Yoan Jeudy, Photographie 16
Le cercle d’Arc-et-Senans imaginé par son concepteur comme ville idéale est une réalité 250 ans après la construction des bâtiments de la Saline royale.
Architecte ayant traversé la période troublée de la Révolution française, Claude-Nicolas Ledoux n’en finit plus d’inspirer en Franche-Comté. La Saline royale qu’il a construite au XVIIIᵉ siècle dans le village d’Arc-et-Senans se présente désormais en cercle, avec l’aménagement de 5 ha supplémentaires de 30 nouveaux jardins. Ce nouvel espace paysager complète ainsi des bâtiments qui sont les plus sûrs témoins des débuts de l’architecture industrielle.
Le cercle d’Arc-et-Senans est désormais complet. Réalisés sous la direction de Gilles Clément et l’agence Vincent Mayot et Leila Toussaint par les ateliers de formation et les écoles partenaires de la Saline royale, les nouveaux jardins proposent un espace de biodiversité. Celui-ci fait ainsi écho au Festival entourant les anciens bâtiments reconvertis en musée.
De l’Unesco
vers la biodiversité
Le projet d’extension de la Saline a voulu faire évoluer un site classé au
patrimoine mondial de l’Unesco vers la biodiversité. En construisant son unité
de production de sel entre 1775 et 1779, Claude-Nicolas avait imaginé une ville
idéale. Les ouvriers étaient logés sur place, et l’exploitation était reliée au
site de Salins-les-Bains, à une vingtaine de kilomètres. Toutefois, il n’avait
pas pu aller au bout de ses intentions. Le « Cercle immense » créé
250 ans plus tard reproduit la vision originelle en reconvertissant le site en
laboratoire des métiers du paysage, alliant expérimentation, économie
circulaire et pédagogie.
Crédit image: Wolgang Moroder, CC_BY-AS_4.0
Située au centre du complexe, la Maison du directeur et sa colonnade donne le ton architectural à l’ensemble conçu par Claude-Nicolas Ledoux.
La Saline Royale se compose de onze bâtiments formant un demi-cercle. La Maison du directeur et sa colonnade est flanquée de deux vastes bâtisses appelées bernes et réservées autrefois à l’évaporation de la saumure. Le complexe comprenait également une maréchalerie et une unité de fabrication de tonneaux. Le demi-cercle est formé de bâtiments aux multiples usages. L’ensemble est reconverti en musée, lieu de vie culturelle, bureaux et hôtel. Sa réussite architecturale a été longtemps agrémentée d’une vie économique florissante, agrémentée au XIXᵉ par l’arrivée du chemin de fer. Toutefois, l’objectif d’origine de produire 60'000 quintaux de sel n’a jamais été atteint. En 1895, la saline a cessé son activité.