La Villa Fallet de La Chaux-de-Fonds en quête de ses origines
Aujourd’hui gérée par une association, la Villa Fallet de La Chaux-de-Fonds (NE) n’a pas encore révélé tous les secrets de sa construction par le Corbusier, il y a plus d’un siècle. Ses gérants lancent un appel général pour compléter leur documentation.

Crédit image: Aline Henchoz, Association Villa Fallet
Les soubassements, la toiture et l’ornement des façades sont révélateurs du style sapin, variante régionale de l’Art nouveau.
Il a fallu que la Ville de La Chaux-de-Fonds la rachète pour que la Villa Fallet commence à révéler ses richesses. Construite il y a plus d’un siècle par l’architecte Charles L’Eplattenier et son élève Le Corbusier, la maison revit aujourd’hui grâce à une association. Mais celle-ci a eu son lot de surprises en investissant les lieux. Elle a pu déclencher une enquête sur l’historique de sa construction, tout appelant à recueillir des témoignages d’époque.
Avec Louis Chevrolet et Blaise Cendrars, Le Corbusier est le personnage le plus marquant de La Chaux-de-Fonds. Le génie de l’architecte est encore bien visible, et la Villa Fallet lui a redonné vie. Des sondages effectués dans le bâtiment en ont révélé quelques éléments d’origine. Ce qui permet à l’association de mieux se représenter les canaux architecturaux d’époque, qui vantent le style « sapin ».
L’enquête historique lancée par l’association vise à reconstituer l’intérieur originel de la Villa Fallet. Elle permettra de compléter une documentation encore lacunaire, puisque cantonnée à quelques anciennes photos de la salle à manger. L’aménagement des autres pièces est encore une inconnue. C’est pour cela que l’association est à la recherche de documents d’époque pour compléter son information.
La Villa Fallet est la première réalisation du Corbusier, alors étudiant de l’Ecole d’art de La Chaux-de-Fonds. Il en a dessiné les plans sous la supervision de l’architecte René Chapallaz pour le compte d’un graveur et bijoutier de la place. Le bâtiment est un manifeste de la déclinaison régionale du style Art nouveau. Ses motifs en façade rappellent les plantes et arbres du Jura, comme le sapin, le charbon et la gentiane. Ses soubassements en pierre brute et sa toiture ornée d’avancées très saillantes sont l’incarnation de ce régionalisme architectural voulu par Le Corbusier à ses débuts. A l’intérieur, un hall central distribue les espaces au rez-de-chaussée tout en permettant une liaison verticale sur ses deux niveaux. La Villa est actuellement classée comme bien culturel d’importance nationale.