La réhabilitation de l'ancienne décharge de Bonfol a capoté
La Fondation
Mémoire, Art et Forêt de Bonfol (JU) n’a pas réussi à financer le projet que
lui avait soumis Mario Botta pour réhabiliter l’ancienne décharge de la chimie
bâloise. Trois Jurassiens l’ont repris et redimensionné, pour proposer une
revalorisation artistique des vestiges du site. Mais la commune a préféré rendre le site à la nature.
Crédit image: Sylvain Dubail, Gauthier Corbat et Augustin Rebetez
Une nouvelle structure à pan incliné aurait dû valoriser l’ancien mur de la décharge, seul vestige des activités de la chimie bâloise sur place.
La pilule de 9
millions proposée par Mario Botta pour reconvertir l’ancienne décharge de
Bonfol était trop grosse à avaler. Devant l’échec financier de son projet initial,
la Fondation Mémoire, Art et Forêt rebondit avec un projet trois fois moins
cher, mais qui réhabilite le mur principal des installations de la chimie
bâloise. Celle-ci avait en effet fixé au mois d’octobre dernier la date butoir
pour participer à la revalorisation du site qu’elle avait fait dépolluer. Cependant, même la commune n'en veut pas. Les critiques ont fusé et les autorités doivent se résoudre à faire table rase de tous les vestiges.
Les objectifs de la Fondation étaient les mêmes avec un projet redimensionné. A savoir, faire de ce lieu, autrefois centre de destruction de l’environnement, un espace de mémoire et une attraction touristique. L’ultime vestige de la chimie bâloise rappelle l’exploitation de la décharge. Ce mur, long de 200 m et haut de 11 m, agit ainsi comme une piqûre de rappel des activités industrielles qui s’y sont déroulées.
Un refuge pour
l’art et l’observation
L’architecte Sylvain Dubail, l’entrepreneur Gauthier Corbat et l’artiste
Augustin Rebetez ont donc revisité le projet en consacrant leurs efforts sur le
sauvetage et la valorisation du mur. Sous le terme du Refuge, ils veulent y
ajouter un pan incliné formant un espace intérieur de forme triangulaire. La
structure sera recouverte d’une charpente et d’une toiture de tuile, rappelant
ainsi une grange. Mais la population de la commune leur a aussi dit non.
Crédit image: Fondation Mémoire, art et forêt Bonfol
Le projet de Mario Botta n’a finalement pas pu être financé malgré une campagne de récolte de fonds très active.
La Fondation avait pourtant redimensionné son projet de lieu de mémoire, présenté il y a plusieurs
années par Mario Botta. Ce dernier voulait y construire une tour d’observation
de 40 m de hauteur et y aménager deux jardins circulaires de 400 m de circonférence ainsi qu’un arboretum. Une
vraie attraction touristique dédiée au Land Art. Le nouveau Bonfol avait repris l’idée
de l’observation de la nature, et de la forêt jurassienne en particulier. La décision communale lui donne raison, sans autoriser de nouvelles constructions.