La construction suisse vue du ciel par un scientifique
En entendant parler de la densification urbaine et du mitage du territoire durant le siècle écoulé, on n’imagine pas précisément la métamorphose du plateau suisse. Grâce au travail de recherche de Jean-Michel Zellweger, délégué scientifique à la Direction générale de l’environnement du canton de Vaud, un comparatif d’images permet désormais de réaliser l’ampleur du phénomène.
En moins d’un siècle, le plateau suisse a été grignoté par l’urbanisation et des images permettent de remonter le temps pour constater l’évolution du paysage sous la pression de l’urbanisation et de l’utilisation du sol. Tout commence fin 2013 quand Jean-Michel Zellweger tombe par hasard sur une extraordinaire image aérienne de la Vallée de Joux datant des années 1930. Il s’attarde alors sur l’ensemble de la petite exposition confidentielle organisée aux Archives cantonales vaudoises. «J’ai découvert alors une trentaine de photographies grand format, prises par le responsable de l’aéroport de La Blécherette, Alphonse Kammacher, entre 1930 et 1962, montrant le territoire cantonal vu du ciel. Ces photos constituent le témoignage exceptionnel d’une époque récente où les paysages naturels étaient encore peu altérés. Comme je suis pilote moi-même et passionné de photographie aérienne, j’ai voulu réaliser les mêmes prises de vue à plus d’un demi-siècle de distance…»
Universitaires et experts rejoignent le projet
Après plus d’une centaine d’heures de vol et 2000 heures de remise en valeur des images anciennes sur son ordinateur, Jean-Michel Zellweger présente un panorama impressionnant du canton de Vaud et de son évolution urbanistique. Il a réalisé ce travail à titre privé, durant ses week-ends, soirées, vacances. Au final il présente 3450 photos d’époque mises en perspective avec ses 30 000 photos couleur.
Une partie de ce trésor historique est visible actuellement pendant les heures de bureau, à Lausanne, dans le grand hall d’entrée des Retraites Populaires, rue Caroline 11. Mais surtout, avec la contribution d’experts et d’universitaires, trois ouvrages doivent être publiés d’ici la fin de l’année, afin de conserver ce patrimoine photographique d’une valeur historique et scientifique réelle. A ne manquer sous aucun prétexte.