La Chaux-de-Fonds restaure un parc public en retrouvant son passé
Les ravages de la tempête de juillet 2023 ne seront plus qu’un douloureux souvenir. La Métropole horlogère profite de reconstruire son Parc des Crêtets dans son esprit d’époque. Tout en modernisant ses bâtiments et son éclairage. Les éléments patrimoniaux seront ainsi remis en valeur.

Crédit image: Ville de La Chaux-de-Fonds
La reconstruction du parc est pensée dans son esprit d’origine, avec la réhabilitation de tous ses éléments Art Nouveau si typiques du début du XXe siècle.
Peu avant midi, 24 juillet 2023. Un spectacle de désolation. Un choc dont la Ville de La Chaux-de-Fonds peine toujours à se remettre. Et, dans les semaines qui ont suivi, un formidable élan de solidarité. La cité panse aujourd’hui les plaies que lui a infligées la tempête du siècle, et engage le réaménagement du Parc des Crêtets, qui en a gravement souffert.
Les élus locaux peuvent ainsi compter sur l’association Des arbres pour rêver demain pour mener à terme un vaste programme de reconstruction des espaces publics. La tempête de 2023 a notamment détruit un kiosque historique au cœur du Parc des Crêtets, ainsi que de nombreux arbres, chemins et candélabres. Par contre, elle épargné un pavillon de musique. Les autorités ont donc conduit une vraie réflexion de restauration patrimoniale dans cet espace vert, si typique du style rocaille de l’Art nouveau en vigueur il y plus d’un siècle. Les Crêtets ont été à l’époque inspirés du paysagisme anglais, avec ses chemins sinueux, ses espaces rocailleux et ses plans d’eau.
Un style anglais
à retrouver
Les travaux de réhabilitation que les autorités ont décidé d’engager veulent préserver
ce cachet historique. Il s’agit de replanter les nombreux arbres détruits par
la tempête, rénover le mobilier et les installations d’éclairage, penser de nouveaux
projets de décoration artistique, et sécuriser les accès au site. Une zone de fraîcheur
sera ainsi créée à l’est du parc. Au centre de la parcelle, des espaces pourront
accueillir des spectacles et des manifestations. Comme le site offre un superbe
dégagement sur la ville, de nouveaux belvédères permettront aux promeneurs d’en
profiter. A l’ouest, une zone moins arborisée pourra accueillir une nouvelle
aire de jeux et un espace réservé aux familles. Le tout en protégeant la
biodiversité.

Crédit image: Des Arbres pour rêver demain
De nombreux arbres ont été détruits. Mais les futures plantations qui les remplaceront joueront entre les ombres et la lumière.
Le projet accorde une place centrale à la lutte contre le réchauffement climatique, notamment par la plantation d’essence indigènes et un éclairage parcimonieux. Le ruisseau qui y coule sera agrandi d’une zone humide pour préserver la biodiversité et maintenir une trame bleue et verte sur l’ensemble du parc. Grotte et cascades revitaliseront cet espace aquatique. L’eau de pluie sera récupérée dans le ruisseau. Les cheminements du site accueilleront des espaces de rencontres pavés et scellés, consolidés par de nouveaux murs de soutènement. Le pavillon de musique sera équipé de deux bornes électriques pour les organisateurs des manifestations. La place de jeux sera agrandie, sous une forme ovoïde. Enfin, le site sera équipé de panneaux didactiques consacrés à l’histoire du parc, un sentier naturaliste et une table de lecture du paysage.
Un éclairage à repenser écologiquement
Le parc était
enrichi avant la tempête de 30 candélabres Belle-Epoque, sans programmation fine.
La Ville va changer le système d’éclairage public tout en maintenant les modèles
architecturaux d’origine. Les luminaires qui ont échappé à la fureur des éléments
seront conservés. Toutefois, leur puissance sera limitée automatiquement selon
le moment de la journée, pour en réduire la consommation énergétique.

Crédit image: Des arbres pour rêver demain
La tempête a notamment détruit un kiosque de repos, emblématique du style Belle Epoque.
Le kiosque détruit sera aussi remplacé en réutilisant ses éléments les moins endommagés. L’état du socle du pavillon de musique oblige la Ville à le réhabiliter. Les WC publics, construits en maçonnerie en 1904 et coiffés d’une charpente en bois de forme complexe et, plus tard , de tuiles en béton, doit aussi retrouver leur aspect originel, attesté par de vieilles photos.
Le coût de tous ces travaux s’élève à près de 8 millions de francs, réparations comprises. Les autorités engagent près de 3 millions pour réaliser les nouveaux aménagements, le reste étant répartis entre les contributions des assurances et les dons récoltés par l’association Des arbres pour rêver demain. La Ville s’engage aussi à penser le réaménagement du parc Gallet en s’inspirant de celui des Crêtets.