Ricardo Bofill décède du Covid à 82 ans
« Star-chitecte », l'Espagnol Ricardo Bofill est décédé vendredi à Barcelone de complications liées au Covid-19. Sa carrière internationale a été marquée par une volonté permanente d’originalité en mettant l’humain au centre de l’espace et s’opposant à une architecture de masse. Son aventure avait commencé à Genève où il a fait ses études…
Crédit image: Archives de la Ville de Montpellier
Ricardo Bofill (à d.) sur le chantier du quartier Antigone à Montpellier avec le maire de l'époque Georges Frêche. - © Archives de la Ville de Montpellier
Ricardo Bofill a entamé ses études à Barcelone à l’Ecole technique supérieure d'architecture de Barcelone jusqu'à son expulsion due à son militantisme au sein du Parti socialiste unifié de Catalogne. Il a poursuivi et achevé sa formation à l'Ecole d'architecture de Genève. En 1963, il s'entoure d'un groupe d'architectes, ingénieurs, sociologues et philosophes, noyau de ce qui est aujourd'hui le Ricardo Bofill Taller de Arquitectura1, installé à Barcelone. Cette équipe internationale intervient partout dans le monde et joue de techniques modernes et de savoir-faire accumulé durant plus de quarante ans.
Crédit image: Josep Bracons - CC BY-SA 2.0
L’architecture du quartier Antigone de Montpellier allie la beauté à l'utilité sans sacrifier à la personnalité.
A partir des années 1970 — période depuis laquelle il travaille en France – il œuvre contre « une architecture de masse », concrétisée par les ensembles de HLM, contre une « architecture d’ingénieurs sans identité » et cherche à faire des monuments pour le peuple.
La ville réinventée
Le dessin de la ville
est une discipline largement approfondie par le Taller de Arquitectura,
notamment dans les villes de Bordeaux, Luxembourg, Madrid, Boston aux
États-Unis et Kobe au Japon. En France, Bofill a signé de grands ensembles
d’habitat social, comme les espaces d’Abraxas à Noisy-le-Grand, en banlieue de
Paris, où ont été tournées plusieurs scènes de «Brazil», film culte de Terry
Gilliam (1985), ou le quartier Antigone à Montpellier. Ce dernier, dont le
projet initié en 1980 continue à s'enrichir de nouvelles édifications, témoigne
de cette démarche : un morceau de ville dessiné et construit par
l'atelier.
Crédit image: Joanbanjo - CC BY-SA 4.0
Construite comme une forteresse, la Muralla Roja est une interprétation moderne de l’architecture arabe méditerranéenne. Inspiré par la tradition de la kasbah d’Afrique du Nord, ce complexe d’appartements postmodernes se situe dans la petite ville de Calp, près d’Alicante en Espagne.
Parmi les
grandes infrastructures réalisées en Espagne, il faut signaler l’aéroport
international de Barcelone en 1992 ainsi que son extension, le nouveau terminal
T1, livré juin 2009. A Madrid, le Palais des Congrès est une des œuvres les
plus significatives de la capitale espagnole.Sans oublier la Muralla roja, le complexe-forteresse d'appartements postmoderne qui domine la Méditerranée.