Vient de paraître : «Une vie d’architecte à Tokyo», par Kengo Kuma
A travers vingt-cinq histoires autour des quartiers de la capitale japonaise et de quelques-unes de ses réalisations, l'architecte se livre pudiquement. Il y dévoile notamment l’importance de son héritage culturel.
Crédit image: CC - Strelka Institute for Media, Architecture and Design
Le starchitecte japonais est connu en Suisse pour son ArtLab («Under one Roof», 2016), un bâtiment situé sur le campus de l’EPFL. Il vient aussi de signer la nouvelle résidence d’étudiants du Grand-Morillon (Institut des Hautes Etudes Internationales et du Développement), dans le quartier des Nations à Genève.
Kengo Kuma a 10 ans lorsqu’il visite, à l’occasion des Jeux olympiques de Tokyo de 1964, le gymnase Yoyogi conçu par Kenzo Tange. Ce bâtiment le marque profondément et le décide à devenir architecte. Passionné par la culture et l’architecture traditionnelles de son pays, Kengo Kuma crée son agence en 1990. En plus du Japon, il est aujourd’hui implanté en Chine, aux États-Unis et en France. Ses réalisations se distinguent par leur inventivité, la frugalité de moyens, le recours aux matériaux traditionnels (bois, bambou, terre, pierre) utilisés de manière contemporaine et, à l’inverse, un usage vernaculaire des matériaux plus innovants.
Préserver les savoir-faire ancestraux
En trente ans, Kengo Kuma a acquis une notoriété mondiale, mais
il est moins connu pour son travail dans son pays natal, où il œuvre activement
à la préservation des savoir-faire constructifs traditionnels et de l'artisanat
ancien. Sa curiosité pour les techniques, ses connaissances acquises au cours
de ses voyages font de lui un commentateur éclairé de la mégapole tokyoïte.
Entre tradition et modernité
A travers vingt-cinq histoires axées autour de quartiers et
de quelques-uns de ses projets, cet ouvrage dresse un tableau intime du Tokyo
qui a inspiré sa vocation et illustre la façon dont l'héritage national
japonais a contribué à modeler durablement sa réflexion et son inspiration. Il
offre également un aperçu de la culture japonaise et des clés pour comprendre
comment tradition et modernité s’articulent au Japon. «Nous devons chercher à
architecturer la nature et non pas naturaliser l’architecture, comme nos
prédécesseurs l’avaient tenté» observe Kengo Kuma.
La boucle est bouclée
Né en 1954, Kengo Kuma étudie l’architecture à Tokyo puis à
l’université Columbia de New York. En 1987, il fonde le studio Special Design
et, en 1990, son agence Kengo Kuma & Associates. En Suisse, s’est fait connaître en réalisant ArtLab
(«Under one Roof», 2016), un bâtiment situé sur le campus de l’EPFL. Cette
année 2021, il sera beaucoup question de lui à Genève quand la nouvelle
résidence d’étudiants du Grand-Morillon (Institut des Hautes Etudes
Internationales et du Développement), dans le quartier des Nations sera
inaugurée. Au Japon, il vient d’achever le stade de Tokyo pour les JO 2020. Un
retour aux sources de son inspiration.
Kengo Kuma, «Une vie d’architecte à Tokyo», 13,5 × 18,5 cm, 128 p. Editions Parenthèses.