07:46 ARCHITECTURE

Tout beau, tout neuf, le HRC est enfin prêt

Teaserbild-Quelle: Eric Kocher

Lancé en 2001, le projet de l’Hôpital Riviera-Chablais (HRC) qui doit couvrir les besoins médicaux de 180 000 personnes a accumulé les retards. Mais cette fois, c’est la bonne. L’inauguration officielle de l’édifice est prévue ce jeudi 29 août, suivie le week-end du 31 août et 1er septembre par deux journées portes ouvertes. Patients et collaborateurs pourront prendre définitivement possession des lieux fin novembre. Retour sur un chantier extrêmement complexe avec le directeur de projet de HRC: Karl Halter.

Le projet de l’Hôpital Riviera-Chablais (HRC) a connu bien des aléas. Lors de l’appel d’offres, des concurrents déçus de ne pas avoir été choisis avaient fait recours et paralysé les travaux pendant plus d’une année. Et, alors que l’inauguration était prévue le 3 mai dernier, tout a été reporté à fin août. Qu’est-ce qui s’est passé?

La date d’inauguration, avec ouverture de l’hôpital dans la foulée, avait été prévue de longue date, il y a déjà une année. Mais au vu de l’accumulation de détails à régler et de la complexité des tâches à laquelle nous avons été confrontés, nous avons préféré reporter l’inauguration. Ce n’est pas un point en particulier qui a mené à ce report, mais plutôt une multitude d’éléments. Nous avions sous-évalué les délais d’adaptations et de modifications du projet.

Il y a eu les demandes du maître d’ouvrage qui ont induit des modifications. Il y a eu l’entreprise générale, Steiner SA, qui a eu besoin de plus de temps pour la construction de certaines parties d’ouvrage. Nous avons tous essayé de tenir le délai initial. Mais nous ne voulions pas prendre le moindre risque avec la sécurité des patients et comme les certifications ne sont pas de notre ressort, nous n’étions pas à l’abri d’une déconvenue. Reporter de cinq mois, sur un délai total de 10 ans, ce n’est pas dramatique.

Quels sont donc ces détails qui se sont à ce point accumulés?

Il y a eu plusieurs éléments perturbateurs. Et cela dès le départ… En effet, le projet a commencé à être conçu avant même que les hôpitaux du Chablais et de la Riviera ne fusionnent leurs organisations hospitalières pour mettre en oeuvre l’HRC. Dès lors, les visions de chacun l’ont fait varier. L’affectation ou l’utilisation des locaux a été modifiée en tenant compte des besoins des utilisateurs… qui ont parfois des avis différents.

L’organisation interne a donc évolué en fonction des personnes impliquées. Une première fois par rapport au concours initial. Puis aussi en fonction de la réorganisation interne, de la nouvelle structure, de la nouvelle direction générale. La difficulté s’est nichée dans le nombre incommensurable de détails à régler. La grandeur et la complexité du système sont des éléments toujours difficiles à gérer dans un projet hospitalier d’une telle ampleur. Il a fallu tenir compte des technologies qui avancent à la vitesse grand V et s’y adapter au fur et à mesure. Les appareils médicaux évoluent aussi, ça affecte le projet. Et nous sommes tributaires des normes fédérales contraignantes qui changent.

Je prends un exemple: les normes électriques NIBT 2015 nous ont fait revoir et modifier notre système d’installations basse tension. Cela nous a coûté des millions pour tout modifier. On a eu le même genre de soucis avec l’héliport en toiture. C’est ce genre d’éléments qui se sont accumulés et ont complexifié le chantier. A l’arrivée tous ces petits graviers dans les rouages nous ont amenés à différer de quelques mois la mise en service.

En ce qui concerne la construction proprement dite, premier ou second oeuvre, avez-vous eu des soucis particuliers à résoudre ?

Construire le bâtiment lui-même n’est pas d’une complexité folle. Cela reste du béton coulé. Gérer des salles blanches ou des équipements biomédicaux, c’est certes pointu, mais totalement maîtrisé. La difficulté c’est que nous avons construit une petite ville de A à Z. Nous sommes passés de rien à tout. Il a fallu penser cuisine et salles de bains, logistique et informatique, pharmacies et services hôteliers, achats des approvisionnements et technique du bâtiment. Le défi a été de marier et de répondre aux exigences de tous ces domaines aussi disparates.

Le BIM n’aurait-il pas pu vous aider ? Il n’est arrivé que très tard dans le projet HRC. Pourquoi ?

Quand le projet a été lancé en 2011, personne ou presque n’utilisait le BIM en Suisse romande. Donc la question ne s’est pas vraiment posée. Tout ce qui concerne la conception et la construction du HRC s’est fait de manière traditionnelle. En revanche, pour l’exploitation future et sa maintenance, le BIM nous sera fort utile. Comme il l’est déjà pour la vision du bâtiment. Vous n’imaginez pas la difficulté de former 2000 employés dans un tel édifice. Ils ne peuvent pas tous être présents pour se familiariser avec leur futur lieu de travail pendant qu’il est encore en chantier. Ils ont donc été formés par ordinateurs et lunettes de réalité augmentée.

En ce qui concerne les budgets on parle d’un dépassement de quelque 15%?

Avec les modifications demandées en cours de construction par le maître d’ouvrage, il est inévitable qu’il y ait des surcoûts. Mais les chiffres finaux ne seront pas connus avant deux ou trois ans quand les travaux de rénovation et réaffectation des hôpitaux de Monthey et Vevey, inclus dans l’enveloppe initiale de 315 millions, seront achevés. Pour le seul site de Rennaz, le budget était de 240 millions. Je peux juste garantir que les coûts sont maîtrisés et restent dans un cadre acceptable pour un tel projet.

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