Façade solaire «maison» pour le futur Swiss Tech Convention Centre
L’EPFL va héberger la toute première baie vitrée produisant du courant, grâce à l’invention du professeur Michael Graetzel. Cette façade, une première mondiale pour un bâtiment, prendra la forme d’un gigantesque pare-soleil de couleur, d’une surface de 300 m2 pour une hauteur de 15 mètres.
Cette réalisation s’insère dans le cadre du partenariat établi dès 2009 entre l’EPFL et Romande Energie pour la création d’un des plus grands parcs solaires de Suisse.
La façade ouest du futur Centre de conférences de l'EPFL, actuellement en construction, ne manquera pas d'attirer l'attention. L'Ecole et Romande Energie, en partenariat avec les architectes, le propriétaire, les bâtisseurs et une artiste lausannoise, ont en effet décidé de remplacer les pare-soleils en verre sérigraphié prévus initialement par des vitrages photovoltaïques incluant la technologie du professeur Graetzel.
Ce nouvel élément de façade sera réalisé par Solaronix à Aubonne, première entreprise à avoir acquis une licence du brevet EPFL en 1994. La PME vaudoise assemblera 1500 modules de 35 x 50cm sur une surface de 300 m2. Grâce à une percée technologique récente et au terme d'une batterie de tests intensifs, la société estime avoir atteint un niveau de fiabilité suffisant pour passer du laboratoire au démonstrateur en conditions réelles.
«Je suis heureux de voir cette technologie exploitée dans un projet architectural d'envergure», se réjouit Michael Graetzel. C'est une étape importante vers la diffusion à large échelle des cellules solaires à colorant.
Idéal pour une façade
Contrairement à des panneaux photovoltaïques au silicium, les cellules à colorant, n’ont pas besoin d’être perpendiculaires aux rayons du soleil pour atteindre leur plein rendement. Il est donc possible de les installer sur une façade. C’est en 1991 déjà, que Michael Graetzel et son équipe étaient parvenus a créer la première cellule solaire nanocristalline a colorant. De quoi s’agit-il ?
L’équipe du professeur Graetzel s’est inspirée de la photosynthèse, ce processus chimique qui permet aux plantes de se nourrir en consommant l’énergie lumineuse. Imitant ce principe, la cellule est composée de cristaux nanoscopiques en oxyde de titane (TiO2), eux-mêmes recouverts d’un colorant. Le colorant absorbe la lumière et éjecte des électrons, qui sont absorbés par le TiO2 et dirigés vers un circuit externe où leur passage produit de l’électricité. Elles offrent, par leur simplicité de fabrication, l’espoir d’une réduction significative du prix de l’électricité solaire. Certain experts prédisent une division par cinq du coût de l’énergie solaire.
8000 kWh
La production d'électricité, estimée à 8000 kilowattheures (kWh) par année, ne représentera qu'une petite partie de la consommation du bâtiment.
«Ce que nous réalisons sur ce Centre de congrès est un démonstrateur technologique, une vitrine destinée à attirer l'attention sur un procédé phare inventé dans notre Ecole, à le tester en vraie grandeur et à démontrer son important potentiel architectural», souligne Francis-Luc Perret, Vice-Président pour la planification et la logistique de l'EPFL.
Engagement de Romande Energie
La construction à l'automne 2013 de cet élément de façade est rendue possible par l'engagement de Romande Energie, dont l'investissement couvre la plus-value par rapport au projet initial. «Par sa participation à ce projet, comme à de multiples programmes de recherche, Romande Energie soutient l'émergence de technologies innovantes dans des domaines en lien avec ses activités, notamment la production reposant sur les nouvelles énergies renouvelables», relève Pierre-Alain Urech, Directeur général de Romande Energie, qui a déjà installé plus de 15'000 m2 de panneaux sur les toits de l'EPFL depuis le début du projet de Parc solaire. (BA/com)