Dix ans après sa mort, Oscar Niemeyer célèbre encore la démocratie
Le dixième anniversaire de la mort de l’architecte brésilien Oscar Niemeyer est celui des coïncidences. C’est en effet à la fin de cette année que le président de gauche Luis Ignacio Lula da Silva sera de retour aux affaires à Brasilia. Entre l’architecte créateur et le nouveau président, les liens sont toujours forts.
Crédit image: Arturdias, CC_BY-AS_4.0
Inaugurée en 1960, la capitale Brasilia est un condensé d’audaces architecturales et de nature.
Le 5 décembre 2012, Oscar Niemeyer s’en allait quelques jours avant son 105e anniversaire. S’il avait encore vécu, le génial architecte brésilien n’aurait certainement pas boudé son plaisir d’assister au retour de Luis Ignacio Lula da Silva dans le palais présidentiel de Brasilia. Homme de gauche, adepte d’une construction en béton tout en courbes, Oscar Niemeyer marque encore les esprits en architecture. Ce qui lui vaudra un hommage appuyé.
Avec l’urbaniste Lucio Costa, le constructeur de Brasilia a marqué de son empreinte de très nombreux projets architecturaux dans le monde entier. En France, pays où il a séjourné pendant que les militaires gouvernaient son pays de naissance, il a aussi marqué les esprits par son engagement au sein du Parti communiste.
Une œuvre atemporelle
La commémoration de son décès coïncide donc avec la passation des pouvoirs
présentiels entre Jair Bolsonaro et son successeur. Le journal Le Moniteur s’en amuse, en soulignant
qu’Oscar Niemeyer apporte une nouvelle contribution à titre posthume à la
démocratie. Au Brésil, un hommage à l’architecte est prévu en cette fin d’année.
Les dépositaires de son héritage indiquent que la démarche du maître est encore
d’actualité. En fait, elle est même intemporelle, selon l’adjoint au Patrimoine
culturel de la Ville de Brasilia.
La capitale brésilienne a été construite dans les années 1950, ex nihilo. Oscar Niemeyer en a conçu tous les bâtiments publics, la cathédrale et divers complexes de logements sociaux. Son œuvre se démarque de la rigidité affichée par Le Corbusier. Il avait coutume de dire que l’angle droit sépare, alors que la courbe est l’essence de la nature environnante.