22:04 ARCHITECTURE

Développer l’énergie hydraulique, restreindre la protection du paysage

Les constructeurs suisses d’infrastructures approuvent la sortie du nucléaire dans son principe. Cela représente une opportunité pour le secteur. C’est ce qu’ils ont souligné lors de leur traditionnelle journée Infra, à Lucerne.

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Les constructeurs suisses d’infrastructures approuvent dans son principe la décision de sortir du nucléaire. C’est ce qu’a souligné Urs Hany, président de la Fédération Infra, dans son allocution d’ouverture. « Nous sommes prêts à apporter notre contribution pour réussir la sortie du nucléaire. » Mais pour cela, les constructeurs d’infrastructures ont besoin de conditions cadre appropriées. Aujourd’hui, il faut une feuille de route fiable pour la sortie, mais aussi une plus grande souplesse pour l’agrandissement et la nouvelle construction de centrales basées sur des énergies renouvelables. Selon Urs Hany, la géothermie devrait jouer un rôle central dans le futur approvisionnement énergétique.

L’énergie hydraulique, la principale alternative

Afin d’assurer l’approvisionnement énergétique sans courant nucléaire, les centrales hydrauliques, solaires et thermiques doivent être considérablement développées, en Suisse. Et le calendrier est serré : le Conseil fédéral veut arrêter la première centrale nucléaire en 2019 et la deuxième en 2034. Pour assurer un approvisionnement électrique fiable à l’avenir, la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables, et notamment de l’énergie hydraulique, doit être sensiblement développée. Cela sera possible en agrandissant les centrales existantes et en construisant de nouvelles centrales. En d’autres termes : on ne pourra faire l’économie de nouvelles grandes et petites centrales hydrauliques.

La protection du paysage et de l’environnement devra être adaptée

Benedikt Koch, directeur de la Fédération Infra, est convaincu qu’il est possible de développer l’utilisation de l’énergie hydraulique tout en respectant l’environnement et le paysage. Mais pour cela, il faut adapter le cadre politique et législatif. « Aujourd’hui, on accorde davantage de poids à la protection du paysage et de l’environnement qu’à l’utilisation de l’énergie hydraulique. Des particuliers et des organisations peuvent retarder ou empêcher relativement simplement la construction de nouvelles centrales ou l’agrandissement de centrales existantes », a relevé Koch. Il a également rappelé qu’un changement du mode de production de l’électricité exige aussi un autre réseau de transport de celle-ci. Aujourd’hui déjà, ce réseau a un urgent besoin de développement et de réfection, dans la mesure où les deux tiers de celui-ci ont plus de 40 ans. C’est pourquoi le seul réseau de transport de l’électricité requiert des investissements estimés entre quatre et six milliards de francs.

L’Allemagne s’intéresse à l’exemple de la Suisse

L’Allemagne se trouve dans une situation similaire à celle de la Suisse. Notre voisin septentrional veut, lui aussi, sortir du nucléaire, ce qui exige également d’importantes mesures au niveau des infrastructures. Comme le relevait Michael Knipper, du Hauptverband der Deutschen Bauindustrie, les projets de constructions doivent toutefois faire face à de multiples pressions : en raison de la crise économique et du poids de la dette, les moyens financiers sont limités et la population se montre de plus en plus réticente face aux grands projets d’infrastructure. Afin d’améliorer l’acceptation d’un projet, les personnes concernées doivent être intégrées plus tôt dans les processus de conception et de décision. Knipper est convaincu que l’Allemagne peut encore en apprendre de la Suisse. Fondamentalement, les entreprises allemandes de construction voient également plus d’avantages que d’inconvénients dans le passage aux énergies renouvelables.

Piccard et son équipe ont transformé l’impossible en possible

Le courant produit par nos centrales nucléaires peut-il réellement être remplacé par des énergies renouvelables ? Sur la base de nos connaissances actuelles, cela semble peu probable. Mais le pionnier de l’aéronautique Bertrand Piccard est en train de prouver le contraire. Le lauréat du SwissAwards 2011 a souligné que « les énergies renouvelables ont un immense potentiel ». C’est ainsi qu’avec son équipe, il a développé un avion capable de voler jour et nuit uniquement avec l’énergie solaire. Ce qui semblait autrefois impossible est devenu possible par la créativité et l’innovation, a déclaré Piccard lors de la journée Infra. Les sources d’énergie renouvelable ont donc un avenir.

Ce qui est durable a de l’avenir

L’avenir appartient au durable. C’est aussi la conviction de Raymond Cron, d’Orascom. L’entreprise de l’Egyptien Samih Sawiris construit, entre autres, un village de vacances à Andermatt, pratiquement en pleine nature. « Un projet est durable lorsque ses aspects économiques, écologiques et sociétaux sont équilibrés », a souligné Cron. Les grands projets immobiliers ne peuvent réussir que si les investisseurs font preuve de souplesse face à l’évolution des besoins des clients et des conditions cadre. C’est ainsi que le village de vacances d’Andermatt sera entièrement alimenté par la géothermie et utilisera par conséquent exclusivement du courant sans émissions de CO2. De plus, la chaleur résiduelle sera utilisée par des installations de l’armée.

La croissance a-t-elle une fin ?

David Bosshart a montré les principales tendances dans l’économie, la société, la consommation et le travail qui conditionnent notre vie. Il est le directeur de l’institut Gottlieb Duttweiler. Selon lui, l’Occident se trouverait à la fin d’une longue phase de croissance. La logique du toujours plus serait caduque. « Ce dont nous avons besoin, c’est un changement de philosophie dans l’économie et la société. Il y a longtemps que l’augmentation du produit intérieur brut n’exprime plus l’état de santé d’une société », a précisé Bosshart. (com)

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