De nombreux projets, mais pour le moyen terme
Genève a de nombreux projets dans les cartons. 115 ne sont pour l'heure qu'au stade de la planification, mais le processus apparaît si «construit» que même une concrétisation partielle se chiffrera en plusieurs milliards de francs de chantiers.
Le périmètre de ce potentiel d'activité pour le secteur de la construction est transfrontalier. Il s'agit de l'agglomération franco-valdo-genevoise de 2000 km2 et ses quelque 800000 habitants dont près la moitié se situe sur le territoire français (Haute-Savoie: Annemasse, Saint-Julien-en-Genevois, pays de Gex...). Il affiche un dynamisme démographique et économique parmi les plus importants d'Europe: les projections font état de 200 000 habitants et 100 000 emplois supplémentaires d'ici 20 ans. Une croissance qu'il s'agit donc de traduire en nouveaux logements, locaux tertiaires, commerces et équipements.
Huit périmètres d'aménagement...
Relancé fin 2007 par les collectivités locales, le processus de développement transfrontalier dénommé «Projet d'agglomération franco-valdogenevois» se structure à présent en huit PACA (Périmètres d'aménagement coordonné d'agglomération). Ces espaces en forme d'ellipses partent de Genève pour enjamber la frontière. Chacun d'eux fait l'objet d'un schéma directeur identifiant ses secteurs de développement, par la synthèse du travail de trois équipes d'architectes-urbanistes suisses et étrangères (soit donc un total de 24 équipes mobilisées sur l'ensemble du Projet d'agglomération). Les derniers schémas seront prêts fin 2010. Ils constitueront la trame des projets concrets à réaliser dans les prochaines années, une fois les documents d'urbanisme modifiés pour leur mise en œuvre. Le rééquilibrage des fonctions forme leur fil rouge: ensemble, les PACA visent à construire 50% des nouveaux logements côté suisse et à implanter au moins 30% des nouvelles entreprises côté français, dans l'optique de contrer la tendance naturelle inverse l'habitat en France, l'activité en Suisse - à laquelle poussent les disponibilités foncières et les différences de fiscalité.
2500 logements par an
Premiers chantiers en 2012 à Genève Les prémices se précisent toutefois d'ores et déjà à Genève même. A l'intérieur de son territoire, le canton a désigné depuis plusieurs années des PAC (périmètres d'aménagement concertés), dont l'objectif rejoint celui de leurs cousins transfrontaliers les PACA - ils visent notamment à construire 2500 logements par an à Genève même. Parmi les plus avancés, le projet MICA («Mon Idée-Communaux d'Ambilly»), au Sud, planifie 4000 logements sur 60 ha complétés par 15% de surfaces d'activités et commerciales, avec une première tranche de 600 logements qui entre en chantier en 2012. La même échéance est annoncée pour une première phase des «Vergers», à l'Ouest, qui déploieront 1100 logements, toujours avec 15% de surfaces d'activités et commerciales. D'autres PAC développeront l'urbanisation autour de la ligne Ceva d'ici à 2016, année de mise en service de cette liaison ferroviaire Genève-Annemasse qui doit apporter le chaînon manquant d'un réseau RER enfin adapté à l'énorme mobilité de l'agglomération où le travail frontalier foisonne (500000 voyages/jour, dont seulement 12% en transports en commun). Les projets se concentreront autour des cinq gares Ceva dessinées par Jean Nouvel, à commencer par Chêne-Bourg et Eaux-Vives, pour 30000 m2 chacun à dominante habitat.
Sovalp sur 184000 m2
Toujours à Genève, le territoire de développement le plus important se constitue des 230 ha de «Praille-Acacias-Vernets» autour de la gare de marchandises. Un premier projet intitulé «Sovalp», du nom d'une société commune aux CFF et au canton, est défini sur 184000 m2 d'activités et logements avec des premiers chantiers en 2012. Ce sera le hors d'œuvre d'un menu dominé par 130 ha de développement cantonal à partir de 2013-2014, objet d'un Masterplan d'Ernst Niklaus & Fausch (Zurich). Sa déclinaison en nombre de m2 constructibles n'est pas encore fixée, mais l'habitat doit en occuper les deux tiers.