De drôles de machines volantes sur les planches à dessin
Au Salon du Bourget à Paris, l'EPFL a épaté le public avec son projet d'avion modulaire Clip-Air. Mais des projets futuristes, d'autres ingénieurs en ont également dans leur tiroir. Des avions en libre-services aux dirigeables porte-conteneurs en passant par des supersoniques et hypersoniques, les innovations les plus incroyables font rêver aux transports du futur. Tour d'horizon.
L'avion modulaire de l'EPFL
Le projet Clip-Air imagine un avion composé d'une aile volante sous laquelle on accroche des capsules de passagers ou de fret. Plus qu'un nouvel engin volant, le concept révolutionnerait la configuration des aéroports.
Prendre l'avion dans une gare. Embarquer dans une capsule pour rejoindre l'aéroport par le rail et, sans quitter son siège, s'envoler vers une autre ville. Développé depuis 2009 à l'EPFL, le projet Clip-Air imagine un appareil modulaire composé d'une aile volante sous laquelle on peut accrocher un, deux ou trois capsules selon les besoins. Un concept qui prépare le transport aérien de demain, plus flexible, plus proche des besoins, plus rationnel et moins énergivore.
La voiture volante
En France, dans le Gers, Gary Chorostecki veut construire des voitures volantes à décollage et atterrissage vertical. Les lourdeurs administratives l'ont poussé à aller développer son idée aux Etats-Unis. Il entend construire, dans un futur proche, des «Adav», terme consacré, pour «aéronef à décollage et atterrissage verticaux . Des véhicules auxquels peuvent se fixer un élément comportant des turbines, pour un décollage à l’identique des hélicoptères, les pales en moins.
Les avions en libre-service
Prendre un avion comme on prend un taxi. C'est le principe du PPlane, un projet mené par des chercheurs européens. En libre-service, comme aujourd'hui les vélos ou les voitures électriques, il sera piloté à distance. Sa trajectoire sera surveillée par des opérateurs au sol. Sa conception devrait demander encore vingt ans, mais il pourra transporter à terme jusqu'à quatre personnes.
Le sac à dos volant
En Nouvelle-Zélande, Glenn Martin est en passe de commercialiser son Jetpack, un sac à dos de haute technologie comportant toutes les turbines nécessaires pour permettre à un homme de voler.
Le retour des dirigeables
Des zeppelins pour remplacer les poids lourds ? C'est le pari de la société française Voliris. Long de 37 mètres, large de 7 mètres et haut de 5 mètres, le V901 doit permettre de transporter des conteneurs, notamment pour ravitailler des zones isolées. Sa commercialisation n'est pas attendue avant une dizaine d'années.
La navette «suisse» hypersonique
Rallier Paris à Sydney en moins de deux heures sera peut-être possible en 2020. La société vaudoise Swiss Space Systems (S3) annonce depuis le salon du Bourget, à Paris, la signature d’un partenariat avec Thales Aliena Space. Dans un premier temps, il s’agira de développer des modules pressurisés permettant de mener des expériences en microgravité et en microbiologie. «Puis cela nous conduit naturellement au développement de modules habitables pour l’homme», explique Pascal Jaussi, fondateur et CEO de S3. Le vol suborbital permet d’atteindre au minimum Mach 3, soit plus de 3600 km/h.
Plusieurs compagnies dans le monde travaillent à ces vols à très haute vitesse. Swiss Space Systems développe actuellement des navettes destinées à la mise en orbite de petits satellites. Installée sur le dos d’un gros-porteur, comme des Airbus, la navette s’élève à 10 km au-dessus du sol. Elle quitte l’Airbus, allume ses fusées et monte à 100 km du sol pour lancer le satellite avant de redescendre pilotée depuis le sol comme un drone.