A Genève, « Arc Afterwork » sublime l’existant en pensant au futur
« Arc Afterwork » offre la possibilité d'un échange passionnant et convivial entre les professionnels de l'architecture, les entreprises de construction et les fabricants de produits de construction, le tout dans un cadre informel et une ambiance détendue en fin de journée. Le 2 juin dernier, quelque 50 architectes et planificateurs spécialisés se sont réunis au FER de Genève pour réseauter, se détendre et faire le plein d'idées.
Crédit image: Pedro Gutierrez Fernández
Les architectes Adrien Comte et Adrien Meuwly ont démontré que la construction de bâtiments neufs et un usage responsable des ressources peuvent être conciliés avec un peu de volonté et d’imagination.
Construire, encore et toujours. Bâtir afin de loger la population. Telle est parfois l’image que se fait la population de la fonction de l’architecte. Mais la construction de nouveaux bâtiments n’est-elle pas une aberration dans ce monde où les ressources naturelles diminuent et où les espaces verts se font de plus en plus rares ? Chaque année, quatre millions de tonnes de déchets de construction sont ainsi produites. Il est temps de reconsidérer l’image que la discipline de l’architecture a d’elle-même.
Aujourd’hui notre univers est tellement bâti qu’il faut prendre en compte ce qui est présent et l’utiliser. La mode change, les idées aussi, c’est notamment cela qui pousse beaucoup d’architectes à souvent vouloir construire à neuf. Ou pire encore, à raser pour reconstruire. Certes, quelques exceptions existent où la tabula rasa est parfois nécessaire et juste, mais la plupart du temps, il est possible d’utiliser ce qui a déjà été construit, et par l’ajout de simples petites touches, ou parfois de grandes modifications, l’ancien peut alors être sublimé et revivre.
Les architectes Comte / Meuwly et Daniel Zamarbide étaient les invités du Arc Afterwork qui s’est déroulé à Genève le 2 juin dernier afin de présenter leur point de vue sur la relation à l’existant au travers de leurs projets passionnants. Les conférences ont été suivies d’un apéritif dînatoire invitant à poursuivre la réflexion sur les sujets présentés entre professionnels de la construction et passionnés d’architecture.
Respect du
passé
Construire avec l’existant implique un respect pour nos prédécesseurs, un
respect pour les choix qui ont été faits dans le passé. De nombreux très beaux
exemples de réutilisation d’anciens espaces existent et fonctionnent
aujourd’hui très bien. Pour démontrer cela, des architectes créatifs étaient nécessaires.
Au vu de leurs réalisations innovantes, les agences d’architecture Comte /
Meuwly et BUREAU ont donc été approchées pour participer à cette soirée.
Crédit image: Pedro Gutierrez Fernández
Daniel Zamarbide est un architecte reconnu dans la conception et la réalisation d’architecture en Suisse et à l’international. Il concentre aujourd’hui son travail transdisciplinaire dans des contextes singuliers en lien avec des programmes culturels et artistiques.
Daniel Zamarbide est un architecte reconnu dans la conception et la réalisation d’architecture en Suisse et à l’international. Il concentre aujourd’hui son travail transdisciplinaire dans des contextes singuliers en lien avec des programmes culturels et artistiques. Codirecteur du laboratoire ALICE à l’EPFL, il a fondé en 2012 BUREAU, établi à Genève et à Lisbonne, qu’il dirige jusqu’à aujourd’hui avec ses associées Carine Pimenta et Galliane Zamarbide. Ses champs d’exploration traversent l’architecture, la scénographie, le design, l’architecture du paysage et l’édition. Il a par exemple transformé une cabane de jardin en une véritable habitation qui offre un espace de vie exceptionnel. La Mr. Barrett’s House respecte le passé de la cabane tout en amenant de nouveaux éléments et du fait, une plus-value.
Le futur est
primordial
Les architectes Comte / Meuwly cultivent leur capacité à être surpris, à être
fascinés par des rencontres et des découvertes inattendues. Leur travail
oscille entre observations minutieuses de la vie quotidienne et
expérimentations, tests, prototypes. Ils travaillent par exemple sur une série
de projets en périphérie de Genève, développant différentes compréhensions de
l’existant. L’un de ces projets, The Permanent Weekend House, utilise la
lecture de l’existant comme quelque chose de positif et d’impératif à la
réussite du projet.
Le passé est important. Mais le futur est primordial. Notre architecture doit pouvoir être plus tard réappropriée et réutilisée par nos successeurs. Alors, comment faire ? Comment faire pour que « le nouveau » d’aujourd’hui devienne « l’existant » utilisable et de qualité de demain ?
Les conférences du 2 juin à Genève ont offert quelques approches et esquisses de réponses à ces questions. Adrien Comte, Adrien Meuwly et Daniel Zamarbide ont démontré durant une bonne heure et demie que la construction de bâtiments neufs et un usage responsable des ressources ne se contredisent pas pour autant. A travers leurs projets passionnants, ils ont pointé la nécessité d'utiliser l'existant, de saisir les opportunités, mais également d'interpréter chaque situation avec ses particularités de manière individuelle et de la repenser sous tous ses angles.