230 milliards de francs pour renouveler les réseaux d’approvisionnement
La Fédération Infra, Fédération Suisse des Entreprises de Travaux Publics, a tenu le 3 février à l’EPFL sa traditionnelle journée d’étude pour la Suisse romande, démontrant que la plupart des réseaux souterrains urbains sont anciens et nécessitent une rénovation.
On n’y pense seulement lorsqu’il y a un problème majeur! Comme l’a rappelé Michel Buro, Président de la Fédération Infra, au moment d’introduire la journée d’étude Infra de ce jour, «si l’on parle souvent d’infrastructures, c’est essentiellement sur les infrastructures de transport - rail et route - ayant trait à la mobilité des personnes et des marchandises, que l’attention se concentre. Or, qu’il s’agisse d’amenées d’eau potable, d’évacuations des eaux claires ou usées, de conduites de gaz naturel, de chauffage à distance, d’approvisionnement en électricité ou de télécommunications, les réseaux souterrains sont partout, indispensables et souvent mal connus.»
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Alain Jaccard, chef du service des Infrastructures et Energies de la ville de Morges et président de l’organisation Infrastructures Communales (une organisation de l'Union des villes suisses et de l'association des commues suisses), a présenté une étude intitulée « Réseaux souterrains urbains: quelle est la situation actuelle et quelles sont les perspectives d’avenir?». Après un bref historique des différents réseaux, il a souligné la qualité générale des infrastructures suisses ainsi que le bon niveau d’entretien en comparaison internationale. Néanmoins, au moment d’approfondir la question, bien des nuances sont à apporter à cette élogieuse introduction.
Le premier constat peut paraître surprenant: il n’y a pas d’étude globale sur les réseaux souterrains, de plus, un grand nombre de ceux-ci sont notoirement trop anciens et nécessitent une rénovation. Cette situation aura à n’en pas douter des conséquences importantes sur le plan technique, écologique et financier au cours des prochaines années. La longueur totale cumulée de tous ces réseaux souterrains urbains – eau potable, eaux claires, eaux usées, gaz naturel, électricité, télécommunication et chauffage à distance – dépasse largement les 500'000 km et leur valeur de renouvellement est supérieure à 230 milliards de francs. Toutes les villes ne sont pas égales face à cette problématique. Pour le réseau d’eau potable, par exemple, la Société Suisse de l’Industrie du Gaz et des Eaux SSIGE s’est fixée l’objectif de remplacer 15% des conduites chaque année alors qu’en Suisse romande le taux de renouvellement moyen n’est que de 1,38% par année. L’âge moyen des conduites en zone urbaine varie entre 30 et 60 ans alors qu’il dépasse souvent largement la durée de vie théorique de 80 ans dans les zones rurales. Le financement de l’entretien et du remplacement des conduites n’est pour l’heure pas garanti. L’adaptation du prix, des taxes, voire même de la législation est souhaitable et les actifs ainsi réalisés doivent absolument être attribués en totalité à l’entretien des réseaux souterrains.
Le débat modéré par Muriel Siki a mis en confrontation les visions du municipal lausannois et conseiller national Olivier Français, du Maire de Bienne et conseiller national Hans Stöckli, du directeur Environnement des SIG Yves de Siebenthal et du directeur général d’Implenia Suisse romande André Hagmann. Le politique se doit de favoriser une vision d’ensemble, créant les outils adéquats à une gestion globale et assurant le dialogue entre les différents services concernés. Les citoyens ont encore trop souvent l’impression qu’un même tronçon fait l’objet de fouilles à répétition comme si chaque service suivait son propre programme de travaux sans aucunement consulter les autres, engendrant ainsi d’importantes et redondantes nuisances. Les chefs de services et les entrepreneurs, s’évertuent à maintenir un haut niveau technique, à garantir aux usagers un service optimal et technologiquement à jour. Tous soulignent l’importance d’anticiper de manière responsable le financement à long terme de l’entretien et du renouvellement des réseaux et de bannir le comportement suicidaire, trop souvent adopté, qui consiste à attendre les pannes, les ruptures de conduites et autres détériorations graves avant d’intervenir.
Les quelque 220 participants se sont ensuite partagés en plusieurs groupes pour suivre trois ateliers/conférences à choix. Dans le premier, Philippe Sogno, directeur travaux de Scrasa SA à Genève a proposé le thème « VRD Voiries et réseaux divers », présentant des expériences et des solutions éprouvées dans le domaine de l’assainissement des réseaux souterrains urbains. Le second, David Ducrest, Responsable Suisse Romande de S&P Clever Reinforcement Company AG, a démontré l’efficience de l’utilisation de fibres de renforcement pour les travaux complexes liés aux réseaux souterrains alors que Jean-Michel Balmat de Colas Suisse SA a explicité les avantages du système destructif No-Dig qui permet d’éviter toute tranchée en milieux urbain lors du remplacement de conduites. (bmg/com)